
Ésaïe, prophétisant la mission du Sauveur Jésus-Christ, a dit : « Il m’a envoyé pour guérir ceux qui ont le cœur brisé, Pour proclamer aux captifs la liberté, Et aux prisonniers la délivrance ; Pour publier une année de grâce de l’Éternel, Et un jour de vengeance de notre Dieu ; Pour consoler tous les affligés1. »
Alma, ayant fui les prêtres du roi Noé, a continué à prêcher l’Évangile en secret. Ceux qui ont cru l’ont suivi jusqu’aux eaux de Mormon, où beaucoup ont exprimé le désir de se faire baptiser. Alma a alors expliqué ce que signifie véritablement être un disciple de Jésus-Christ : « porter les fardeaux les uns des autres, afin qu’ils soient légers ; […] pleurer avec ceux qui pleurent, oui, et […] consoler ceux qui ont besoin de consolation2 ».
Ces messages similaires illustrent tous deux que chacun d’entre nous devra faire face aux épreuves et aux peines dans la condition mortelle, et que nous avons la responsabilité sacrée de prendre soin les uns des autres pendant ces périodes.
Il y a de nombreuses années, notre fils a été victime d’un grave accident loin de chez nous. Lorsqu’il a été assez rétabli pour être transféré dans un hôpital local, nous avons trouvé une lettre glissée sous notre porte par une sœur et amie de notre paroisse. La lettre détaillait qui apporterait les repas chaque jour, qui emmènerait et récupérerait nos autres enfants à l’école, et qui s’occuperait de notre lessive, etc. Quelques jours plus tard, mon épouse était elle aussi hospitalisée pour donner naissance à notre plus jeune fils. Avec elle à une extrémité de l’hôpital, notre fils à l’autre, et quatre autres enfants à gérer, nous étions profondément reconnaissants pour cette sœur qui avait anticipé nos besoins et nous avait tendu la main durant ces six semaines éprouvantes.
Mais qu’en est-il de ces situations où l’on nous demande d’aimer et de prendre soin de personnes que nous ne connaissons pas, qui sont différentes de nous ou qui vivent d’une manière qui va à l’encontre de nos convictions ? Qu’en est-il de celles qui semblent ne pas mériter notre aide ? Dans de telles situations, M. Russell Ballard nous a rappelé que « nous devons entourer les enfants de Dieu avec compassion et nous débarrasser de tout préjugé, notamment du racisme, du sexisme et du nationalisme3 ».

Je suis récemment tombé sur une publication sur les médias sociaux au sujet d’une politicienne locale d’un autre pays, décédée prématurément d’un cancer. Certaines personnes exprimaient un chagrin sincère dans leurs commentaires, tandis que d’autres, manifestement en désaccord avec ses idées politiques, se montraient bien moins bienveillantes. Le commentaire suivant m’a paru très profond : « Nous n’éprouvons pas de l’empathie en raison de qui ils sont. Nous éprouvons de l’empathie en raison de qui nous sommes. Si vous manquez d’empathie, cela en dit long sur votre nature, pas sur la leur. » Il s’agit d’un conseil des plus sages.
Nous vivons dans un monde où l’on semble être de plus en plus centré sur soi, prompt à juger, et tout aussi prompt à critiquer et attaquer ceux qui ont des opinions différentes. Néanmoins, lorsqu’on lui a demandé quel était le plus grand commandement, le Sauveur a répondu : « Tu aimeras le Seigneur, ton Dieu, de tout ton cœur, de toute ton âme, et de toute ta pensée. C’est le premier et le plus grand commandement. Et voici le second, qui lui est semblable : Tu aimeras ton prochain comme toi-même. » Remarquez que, bien qu’il l’appelle le second commandement, il précise qu’il est « semblable4 » au premier. William R. Bradford, des soixante-dix, a un jour déclaré : « De toutes les influences qui poussent les hommes à faire de mauvais choix, l’égoïsme est sans doute la plus puissante. Là où règne l’égoïsme, l’Esprit du Seigneur est absent5. »
Pour ceux qui cherchent véritablement à suivre Jésus-Christ, le fait d’être tournés vers autrui et de prendre soin des personnes dans le besoin est sans doute l’une des qualités les plus importantes à acquérir afin de devenir de véritables disciples. Cultiver l’empathie, ou la charité, envers tous les enfants de Dieu, indépendamment de qui ils sont, d’où ils viennent ou de ce qu’ils croient, nous permettra de nous tenir avec assurance devant Dieu6.
Puissions-nous tous chercher à acquérir ces qualités, à prendre soin des personnes dans le besoin et à toujours faire preuve de grâce, d’humilité et de bonté envers tous les enfants de Dieu.
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Ésaïe 61:1-2
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Mosiah 18:8-9
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M. Russell Ballard, « Le long voyage continue ! », conférence générale d’octobre 2017
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Matthieu 22:37-39
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William R. Bradford, discours à l’université Brigham Young, 3 juin 2003
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Doctrine et Alliances 121:45